Eurocorps

L'Eurocorps est un corps d'armée pouvant atteindre au maximum 60000 hommes, qui a été créé en 1992 et est devenu opérationnel en 1995 à partir de l'armature de la Brigade franco-allemande qui avait été créée en 1989.

A la France et à l'Allemagne se sont tout d'abord ajointes trois autres nations (la Belgique, l'Espagne et le Luxembourg) formant les cinq « nations-cadre » de l'Eurocorps, c'est-à-dire fournissant des contributions en hommes et en infrastructures (« 10ème division blindée » basée à Sigmaringen pour l'Allemagne, « Quartier général des forces lourdes » basé à Burgos pour l'Espagne, etc.), et surtout étant représentées au Comité commun qui décide de façon collégiale de l'éventuel déploiement de l'Eurocorps.

En dehors des « nations-cadre », la Grèce, la Turquie, la Pologne, l'Italie, l'Autriche ou encore la Roumanie détachent un nombre limité d'officiers à l'Etat-major de l'Eurocorps, qui se trouve à Strasbourg.

Le commandement de l'Eurocorps est assuré par un général de corps d'armée de l'une des « nations-cadres » pour un mandat de deux ans, mais les contributions nationales en hommes restent sous commandement national tant qu'elles ne participent pas au déploiement d'une « unité » dont le type et la taille sont déterminées au cas par cas par l'Eurocorps, en fonction des missions confiées à la dite unité.

Dirigé par son Comité, l'Eurocorps est susceptible de répondre à des demandes de l'ONU (Organisation des Nations Unies), de l'OTAN (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord) ou de l'Union Européenne.

Du côté de l'Union Européenne, c'est à la suite du Conseil européen d'Helsinki de décembre 1999, puis dans le cadre de la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD) décrite par le Traité de Nice (signé en 2001 et entré en vigueur en 2003), que l'Eurocorps a été défini comme force destinée au « maintien ou au rétablissement de la paix », ainsi qu'en appui de missions humanitaires, le Conseil européen d'Helsinki n'ayant cependant pas exclu que l'Eurocorps, missionné par l'UE, puisse mener des actions de combat « de haute intensité ».

En dehors de la question de l'autonomie des forces armées britanniques et françaises en particulier (en ce que ces deux pays disposent de l'arme nucléaire), autonomie qui demeure aussi bien entendu celle de toutes les forces armées nationales des Etats membres de l'UE, l'Union Européenne privilégie l'OTAN comme interlocuteur n°1 des décisions relatives à sa Politique de défense.

Décidées par l'UE, les interventions de « maintien de la paix » dans les Balkans dans le courant des années 1990 ou encore au Tchad et au Soudan dans le courant des années 2000 ont été appuyées par les moyens de commandement de l'OTAN.

Les « accords de Berlin » de 2002 encadrent ainsi les liens privilégiés de l'UE avec l'OTAN, par ailleurs véritable « défenseur » au sens classique du territoire européen.

Menée de juin à septembre 2003, l'opération d'interposition militaire « Artémis », fut cependant et par exemple assurée par l'Eurocorps hors OTAN en République Démocratique du Congo dans l'attente du déploiement des Casques bleus de l'ONU.

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